Tout le monde connaît ce fameux tableau du Radeau de la Méduse peint par Jean-Louis André Théodore Géricault. On y voit des hommes en détresse, aspirant à un sauvetage sur une mer déchaînée. Seuls les humains vivants n’y ont pas leur place : plusieurs naufragés décédés y figurent également, comme une présence lourde, muette, impossible à ignorer. Ces naufragés espèrent un sauvetage. Ils espèrent que d’autres viendront les arracher à une mort presque certaine. Lorsqu’on observe l’environnement de ce radeau perdu en pleine mer, avec des vagues menaçantes qui l’enserrent, une question s’impose : peuvent-ils seulement s’en sortir ? Auront-ils l’opportunité de voir un lendemain ? Ce sont des questions légitimes, mais ce sont aussi des questions qui nous projettent immédiatement dans notre propre humanité. Notre monde ne ressemble-t-il pas à ce portrait de la détresse ? Ne sommes-nous pas, nous-mêmes, en perdition ? Si nous prenons le temps d’observer ce qui nous...
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